lundi 5 avril 2010

Bulldozer - Bulldozer (1978)

Presque 4 mois depuis le dernier post et me voilà de retour!

Le groupe de punk français Bulldozer a donc sévi le temps de deux albums et le premier qui est éponyme, a un quelque chose d'intemporel.

Tout d'abord, les textes ne peuvent vraiment pas passer inaperçus. On n'a qu'à jeter un coup d'oeil aux titres des chansons et Sauve qui punk ou Il était une tranche de foie dans l'Ouest nous met déjà la puce à l'oreille. On a droit à un groupe qui ne se prend pas trop au sérieux. Et c'est probablement là que la crédibilité du groupe a dû en prendre pour son rhume.

Car au-delà de l'humour, il reste que les chansons de Bulldozer sont complètement réussies. Pour exemple, la pièce Corned-beef a un petit côté très dadaïste et son bridge est tout simplement géniale. Chose rare, on se surprend à avoir mémorisé le texte d'un refrain après une seule audition et très souvent, c'est parce que les propos qui y sont tenus ne peuvent pas laisser indifférent.

Bref, une fois lavé de ses accusations de l'époque comme quoi cet album n'était qu'un projet opportuniste afin de s'en mettre plein les poches avec la vague punk, on se rend rapidement compte que ce disque éponyme de Bulldozer mérite de passer du vinyle au mp3 et ce, plus de trente ans après sa parution!



jeudi 17 décembre 2009

Johnny Thunders & Patti Palladin - Copy Cats


Choisir un seul album de Johnny Thunders est complètement ridicule. L.A.M.F. est une suite parfaite d'hymnes punks tandis que So Alone est la consécration d'un rockeur qui avait toutes les chances de sombrer dans un océan de merde sans fond mais qui a réussi à enregistrer le disque ultime.

Le choix était tellement impossible que c'est pourquoi nous traiterons aujourd'hui de l'album Copy Cats que Thunders a enregistré en compagnie de la chanteuse Patti Palladin. Si tous les albums de reprises de l'histoire de la musique avait eu la folie et la qualité de celui-ci, le monde dans le quel nous vivons serait tout simplement idéal.

Car vous l'aurez compris, Copy Cats est bel et bien un album de reprises. Mais bon, c'est promis, vous ne vous en rendrez même pas compte. Promis juré.



mercredi 16 décembre 2009

Talking Heads - Fear of Music


Fear of Music est sans aucun doute l'album le plus ténébreux et angoissant des Talking Heads. Toutefois, une étrange lumière ressort de chaque chanson et en fait un disque qui ne devient jamais déprimant ou assommant.

Ambiance paranoïaque, propos tordus et structures hors du commun, les chansons de Fear of Music sont tout simplement inqualifiables. I, Zimbra ressemble à un morceau perdu de King Crimson (quel hasard, Robert Fripp participe justement à cette chanson)et dès la deuxième pièce, c'est comme si la fête s'était transformée sans avertissement en une espèce de rêve où les certitudes s'envolent l'une après l'autre.

Au grand contraire de son titre, Fear of Music risque fort bien de faire renaître le mélomane en vous s'il s'est assoupi dans les dernières années. Rien de moins.


mardi 15 décembre 2009

The Residents - Duck Stab / Buster and Glen


The Residents figure parmi ces groupes impossibles à cerner. Depuis maintenant plusieurs décennies, la formation a fait paraître un nombre records d'albums et chacun d'eux est un univers complexe.

Duck Stab / Buster and Glen n'échappe vraiment pas à cette règle. Disque incontournable des Residents, on pourrait presque le présenter comme étant le plus "commercial". Il faut savoir qu'avec les Residents, le mot commercial relève davantage de la science-fiction que du vocabulaire.

Malgré ses orchestrations en majorité électroniques et le chant qui est souvent hypnotique et langoureux, Duck Stab / Buster and Glen a tout d'un grand album punk. Constantinople est purement apocalyptique, l'ambiance de Lizard Lady est à foutre les jetons à n'importe qui jouissant d'une bonne santé mentale, Hello Skinny installe un climat quasiment paranoïaque tandis qu'Electrocutioner est une pièce d'anthologie en soi.

Pour ceux qui croient encore que la discographie de Pink Floyd est ce qu'il se fait de mieux en matière d'ambiances hors du commun, préparez-vous à ce qu'un tout nouvel horizon plein de possibilités se profile devant vous!



lundi 14 décembre 2009

Red Hot Chili Peppers - Freaky Styley


Nous ne révolutionnerons pas le monde en affirmant qu'il y a eu plusieurs incarnations de Red Hot Chili Peppers. Parmi celles-ci, on y retrouve la version triomphante de l'époque de Blood Sugar Sex Magik, la version quelque peu désarmante de One Hot Minute ou la version familiale et sirupeuse de By The Way.

Plusieurs fans de RHCP vouent un culte, somme toute justifié, au guitariste John Frusciante mais il reste qu'à l'origine, s'il y en a un qui a contribué à forger le son du groupe, c'est nul autre que feu Hillel Slovak. Roi du riff subtil mais accrocheur, du solo génial qui vous passe dans les oreilles en douce et de la rythmique efficace, Slovak semble avoir été oublié par l'histoire du rock.

C'est pourquoi Freaky Styley mérite d'être écouté et réécouté. Tout d'abord, pour la présence magique de Slovak à la guitare mais aussi pour l'énergie à la limite de l'arrogance qui se dégage de cet album. Comprenant deux reprises (dont la très émouvante If You Want Me To Stay) de grands classiques de la funk-music, Freaky Styley a pu bénéficié du mythique George Clinton en tant que producteur. Rien de moins!

Ironiquement, cet album a été écrit avant le retour d'Hillel Slovak dans le groupe et l'on raconte que la chimie du groupe n'était pas à son meilleur et qu'en plus, l'album fut un échec commercial mais 24 ans après sa sortie, Freaky Styley mérite pleinement d'être reconsidéré.

Et ça commence avec vous!


dimanche 13 décembre 2009

Happy Mondays - Thrills n' Pills and Bellyaches


Un jour, ce sera la photo de Shaun Ryder qui accompagnera la définition du mot invincible dans le dictionnaire. Ultime roi de la défonce, Ryder a tellement enchaîné de mésaventures qu'on pourrait facilement lui accorder une télésérie de trois saisons.

Il est la voix des Happy Mondays et Pills n' Thrills and Bellyaches est l'album incontournable de la formation. Grand succès populaire au début des nineties, ce disque a aussi contribué à la chute spectaculaire du groupe.

Les oreilles vierges qui s'attaqueront à l'album seront un peu déstabilisées à la première écoute pour plusieurs raisons. Tout d'abord, Kinky Afro n'est pas nécessairement la meilleure pièce de l'album et à la différence du reste du disque, elle semble quelque peu datée. La fête débute vraiment avec God's Cop.

Enfin, bonne nouvelle à vous: Pas besoin de se dégotter un vendeur d'ecstasy afin d'apprécier cet album à sa juste valeur.



Jonathan Richman - Modern Lovers 88


Tant qu'à débuter, pourquoi ne pas le faire en compagnie de Jonathan Richman. Songwriter curieusement méconnu, Richman a pourtant influencé un bon nombre d'artistes très présents dans la culture populaire. On n'a qu'à penser au groupe culte The Sex Pistols qui ont repris son Roadrunner.

D'ailleurs, certains "spécialistes du rock" attribue à Richman la paternité de la première vraie chanson punk mais bon... Ne perdons pas de temps avec des discussions de l'ordre de l'oeuf ou la poule.

L'album d'aujourd'hui est probablement l'album le moins connu de Richman. Sobrement intitulé Modern Lovers 88, on peut dire sans se tromper qu'en question de marketing, il s'agit là d'un flop monumental. Que ce soit le titre ou la pochette nous montrant Jonathan Richman avec un saxophone à la main, c'est à croire que l'objectif était d'attirer le moins possible d'acheteurs.

Dommage car Modern Lovers 88 contient un nombre record de petits bijoux et l'ambiance de ce disque est exceptionnelle. Aucune basse électrique, aucune pédale de distorsion, aucune cymbale mais étrangement, toute l'essence du rock. La plupart des chansons sont écrites avec les deux ou trois mêmes progressions d'accords et à la première écoute, on a l'étrange impression de s'être tapé la même chanson une dizaine de fois mais c'est à la deuxième écoute que tout se joue.

Alors préparez-vous à afficher un sourire béat à l'écoute de Dancin' Late at Night...